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Commencements

Comment résumer trois-mille ans d’évolution en quelques lignes ? Nous avons bien failli nous auto-détruire mais notre volonté de survivre a été la plus forte, dispersés parmi les étoiles nous avons chèrement appris que nous n’étions pas seuls dans l’univers, loin de là ; nous avons maîtrisé des technologies aux applications inimaginables, nous avons bien sûr encore et toujours fait la guerre, nous sommes d’ailleurs responsables de nombreux génocides que certains historiens tendancieux préfèrent qualifier de xénocides. Voilà, nous avons évolué vers un autre stade de la sapience pendant ces trois-mille ans.

Et qu’est il arrivé ? Le pire qui puisse arriver, nous avons cru pouvoir nous substituer à ce dieu dont nous ne nous étions jamais expliqué les caprices ; arrivés sur le seuil de sa maison comme des invités, nous nous sommes pris pour les propriétaires…Une poignée d’individus de tous horizons ont alors du être nos martyrs, si j’écris ces lignes aujourd’hui, c’est grâce à eux, grâce au fruit de leurs efforts, de leurs souffrances et de leurs existences sacrifiées. Ils nous ont fait un don : un voyage dans la mémoire, un voyage long, merveilleux et terrifiant à la fois.

 

1999 sur une planète que l’on appelle la Terre, à l’époque il y existait des nation et l’une d’elles s’appelait Royaume Uni, dans un pays connu comme l’Angleterre pour être précis.

 

Londres, il pleut. Les gens pressés autour lui évitent pourtant de le bousculer, l’homme est seul accoudé à la rambarde du pont ; une bonne âme ne tardera pas à appeler la police de peur que l’étranger n’ait pour dessein d’enjamber la rambarde.

La pensée le fait sourire, il connaît bien les gens, il peut quasiment lire dans leur esprit ; plus personne ne s’arrête pour contempler le paysage à part les touristes, il n’en est pas un ; lui et Londres n’ont eu de cesse de se rencontrer et de se quitter ; visiblement pour mieux se retrouver au moment où il s’y attendait le moins.

Son existence est bien remplie, il n’a jamais eu d’enfance, si l’esprit des autres lui est ouvert le sien est une véritable huître dont il ne s’est jamais vraiment résolu à faire sauter le couvercle, avec les conséquences définitives qu’auraient un acte aussi violent ; ce qu’ont contemplé ses yeux, personne ne voudrait le croire, mais il n’est pas loquace alors personne ne l’entendra jamais raconter ça.

Moulé dans des jeans usés, trempés par la pluie sale, mal rasé et le cheveux gras il flotte sur son visage sévère un sourire vague mais serein, ses yeux gris sont légèrement plus illuminés que le ciel lourd ; il a les bras croisés et ne contemple rien en particulier, non au-delà du dos des moutons gris qui broutent bruyamment le ciel il revisite un passé tumultueux, lui il dirai un passé « riche ».

La nuit va tomber, il est six heures et des poussières, pour lui ça n’a aucun sens, les gens ont depuis longtemps déserté la rue pour le métro, les autobus et les taxi, il attend un fantôme qui ne viendra pas. Là bas sur une des berges il y a quelques arbres qui dodelinent dans le vent, c’est merveilleux et ça l’émeut presque autant que des larmes sur le visage d’un être humain, cela fait vibrer l’étincelle de divinité qui réside au creux de son âme.

Dans sa poche gauche il y a une orange, sa couleur est magnifique et elle brillerai comme un soleil dans un paysage mourrant comme celui-ci, alors il évite de la sortir car cela pourrai briser le charme fragile du moment ; dans sa poche droite il y a une branche de jasmin brisée, il y plonge parfois la main pour s’imprégner de son odeur, il ne sait pas pourquoi cela lui fait si mal.

Il est étranger comme je le disais, du moins c’est ce que dit son passeport : Australien, dans ce passeport il y avait une liasse de billets neufs, des dollars américains, grosses coupures ; C’est une énigme avec un parfum familier mais aussi attirante que puisse être la boîte il a décidé de la laisser fermée, le passeport chute pendant une éternité, les billets se répandent dans l’air du soir avant d’être noyés dans la tamise par une pluie soudaine lourde d’accusations.

Il est dix heures, il ne sent toujours pas le froid mais il est toujours seul ; elle ne viendra pas, la boucle est bouclée et il mourra sans doute.

La pluie cesse, il est minuit, les nuages se dispersent dans le vent ; l’homme se redresse et regarde la route à côté de lui, où mène t’elle ? Il l’ignore. Le dos éclaboussé par la lumière des phares des voitures le vagabond reprend ses errances le long d’un chemin imprévisible, enfin. Tout ce qu’a cet homme c’est un nom : Jack Falker, son nom.

Dans ses poches ses poings se serrent et il cesse de respirer un instant en levant les yeux vers la lune, il est le seul à y voire un visage, un visage dont des milliers d’années le séparent à tout jamais ; fin d’un voyage, début d’un autre…Jack Falker reprend son souffle et marche vers l’inconnu.

 

La scène aurai du être différente pourtant…

 

Londres, il pleut. Les gens pressés autour lui évitent pourtant de le bousculer, l’homme est seul accoudé à la rambarde du pont ; une bonne âme ne tardera pas à appeler la police de peur que l’étranger n’ait pour dessein d’enjamber la rambarde.

La pensée le fait trembler, il semble bien connaître les gens, il peut quasiment lire dans leur esprit ; plus personne ne s’arrête pour contempler le paysage à part les touristes, en est-il un ? Peut-être pas, Londres lui est étrangement familière.

Son existence est fantomatique, il n’a jamais eu d’enfance, si l’esprit des autres lui est ouvert le sien est une véritable huître dont il n’a jamais pu faire sauter le couvercle, avec les conséquences définitives qu’auraient un acte aussi violent, mais il n’est pas loquace alors personne ne l’entendra jamais appeler à l’aide.

Moulé dans des jeans usés, trempés par la pluie sale, mal rasé et le cheveux gras il coule sur son visage sévère des larmes lourdes, la flamme dans ses yeux gris est en train de s’éteindre lentement; il a les bras croisés et ne contemple rien en particulier, non au-delà du dos des moutons gris qui broutent bruyamment le ciel il essaie de distinguer un passé trouble et résolument inaccessible.

La nuit va tomber, il est six heures et des poussières, pour lui ça n’a aucun sens, les gens ont depuis longtemps déserté la rue pour le métro, les autobus et les taxi, il attend que la gravité et d’autres lois de la physique fassent enfin leur office. Là bas sur une des berges il y a quelques arbres qui dodelinent dans le vent, c’est terrible tant il voudrai croire qu’ils essaient de lui délivrer un message auquel il ne comprend rien, cela fait toujours plus vaciller l’étincelle de vie qui réside encore au creux de son âme.

Dans sa poche gauche il y a une pomme, sa couleur est terne et elle s’accorde assez bien dans un paysage mourrant comme celui-ci, alors il évite de la sortir car cela pourrai briser l’équilibre fragile du moment ; dans sa poche droite il y a une photographie froissée, il y plonge parfois la main pour caresser un visage figé, il sait bien pourquoi cela lui fait si mal.

Il est étranger, du moins c’est ce que dit son passeport : Australien, dans ce passeport il y avait une liasse de billets neufs, des dollars américains, grosses coupures ; c’est une énigme car il ne connaît pas l’Australie, son dernier souvenir c’est le Canada.

Il est dix heures, il meurt de froid et il a pris sa décision ; alors qu’il regarde le flot sombre de la tamise une dernière fois, ce satané sixième sens vient tout gâcher : il y a quelqu’un derrière lui et toute son attention est fixée là, sur son dos, cette personne a du venir pour lui. Souple, le corps réagi immédiatement au désir de son propriétaire, il se retourne prêt à frapper comme un serpent, rapide et mortel…Voulait-il vraiment ça ? C’était comme chevaucher un cheval sauvage qui n’en ferai qu’à sa tête. La femme porte un ciré vert dont la capuche abrite sa tête, cache t’elle un arme ? Qu’elle pensée saugrenue pour un suicidaire. Il n’arrive qu’à la détailler avec peine, elle redresse la tête, ses yeux sont verts. Sa voix douce s’écoule comme des vagues de chaleur venant percuter une falaise, il sent peu à peu son agressivité fondre comme neige au soleil.

« Jack Falker. »

Le nom pour une fois ne tombe pas dans le vide, ce nom c’est le sien, il le reconnaît car elle le prononce comme une description, non comme une question ; ses mains si sûres ont commencées à trembler. Sa bouche à lui est pâteuse, sa voix cassée ; il tente désespérément de maîtriser l’hystérie qui à chaque seconde veut déborder de son être.

« Qu’est-ce que vous me voulez ? »

Elle ne dit rien, elle lui tend juste la main, tout est si flou à présent, depuis combien de temps n’a-t-il pas mangé ? Dormi ? Ses défenses ne veulent pourtant pas céder, elle se rapproche très lentement, pas après pas.

« Venez, on va se mettre au sec. »

Il s’effondre, c’est comme si on avait appuyé sur un interrupteur et que tout tombait en carafe, ses jambes qui ne soutiennent plus son poids, ses nerfs qui n’acheminent plus le froid ni la douleur de son visage s’écrasant contre le béton du trottoir ; et c’est le voile noir de l’inconscience.

Page vue 884 fois, créée le 06.09.2007 01h01 par guinch
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