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L'Affaire BI-744

« Monsieur Black ? »

L’homme se leva et ajusta son costume à la couleur de son nom, suivant la secrétaire il entra dans le bureau de Vladimir Rastakovic.

 

Vladimir Rastakovitc, mafia russe, ses activités couvrent trafic de drogue, racket, vente d’armes et prostitution ; le classique. Monsieur Rastakovic est un homme puissant et surtout connu pour sa paranoïa, or voilà il y a douze heures de cela…

 

L’homme gras assis derrière le bureau était Rastakovic, dans le bureau situé au dernier étage trois gardes armés jusqu’aux dents faisaient semblant d’appartenir au mobilier de la pièce ; monsieur Black s’arrêta à mi chemin entre la porte d’entrée et le bureau.

« Je ne vous ais pas fait trop attendre monsieur Black j’espère ? »

Monsieur Black déboutonne le haut de sa veste, la tension monte d’un cran.

« Et bien, asseyez vous et dites moi ce que l’organisation veux de moi. »

 

Malgré ses connexions avec les cartels russes, le FBI et Interpol suspectent Rastakovic d’être de connivence avec un réseau inconnu en ce qui concerne les domaines de la vente d’organes et du chantage.

 

Monsieur Black met les mains dans ses poches, ses sourcils se froncent légèrement ; sa bouche articule quelques mots qui font définitivement chuter la température dans le luxueux bureau.

« BI-744 »

Rastakovic éponge la sueur de son visage, malgré une paire de couilles en acier il a du mal à bluffer, son regard est celui d’un rat acculé, le gus derrière le bar tripote discrètement son pistolet mitrailleur Scorpio.

 

Les experts ont retrouvé sur les lieux de nombreuses douilles, en comparant avec les balles retrouvées dans les murs on a pu remarquer qu’il en manquait un max, or toutes ces balles ne sont sûrement pas passées par la fenêtre.

 

Monsieur Black tourne le dos au baron russe de la mafia, il marche droit et détendu vers le bar, le regard du gros bras passe de son boss à l’homme qui s’avance vers lui ; doit il tirer ?

« Une double Vodka avec de la glace. »

Rastakovic fait un signe de tête à l’homme derrière le bar, son patron semble plus calme et s’allume un cigare, il remplit à moitié un verre trop grand et y fourre nerveusement des glaçons. Monsieur Black ne lâche pas un instant l’homme des yeux. Derrière lui, Rastakovic s’est repris.

« Non, je ne vois pas de quoi il s’agit, je vais demander à ma secrétaire de rechercher cette référence pendant que nous prenons un verre. Boris, sers moi un Whiskey ; c’est tout ce que je peux avaler avec un bon cigare cubain. Vous en voulez-un monsieur Black ? »

L’homme en noir se retourne calmement avec son verre de Vodka à la main, il s’écarte, l’homme du bar va devoir quitter sa position derrière lui pour servir son patron.

 

La position des tireurs ne laisse aucun doute, il y avait un cinquième homme dans la pièce au moment des faits. Nous n’avons pourtant pas encore retrouvé de sang ou d’ADN correspondant à ce suspect.

 

Boris dépasse sa position sur la droite, il reste deux gardes du corps, un à onze heures et l’autre à neuf heures. Le type à neuf heures sera le problème. Monsieur Black fait tourner les glaçons dans son verre sans lâcher un mot, son visage n’a pas changé ; Boris est devant le bureau, c’est le moment.

« Ce ne sera pas nécessaire monsieur Rastakovic, je vais vous rafraîchir la mémoire. »

Agressivité, c’est là dans l’aire comme un courrant électrique, les deux mecs sur la gauche s’agitent.

« Observez bien car c’est à peu près l’opinion que l’organisation a de vous en ce moment. »

Monsieur black renverse très lentement son verre sur la moquette, ça y est les gorilles sortent leurs flingues ; Le visage porcin de Rastakovic est rouge comme une tomate, il jure comme un charretier dans sa langue natale. Il se demande si le mec en face de lui est juste dingue ou très dangereux, s’il demandait tout haut il saurai sûrement qu’il est les deux.

 

Regardez les diapositives, la baie vitrée pare-balles a volée en éclats quand Rastakovic et un de ses gardes du corps on fait le grand saut avec un magnifique bureau en acajou qui pesait son poids, le spectacle à l’arrivée n’est pas bien joli.

 

Les balles sifflent partout, monsieur Black se retourne vers les deux gardes du corps qui sont trop speedés pour prendre le temps de viser, c’est vrai qu’ils ont des raisons d’avoir peur. Monsieur Black s’avance alors vers eux.

 

L’homme le plus proche de la vitre a ensuite suivi mais a atterri sur des nettoyeurs de carreaux sept étages plus bas, il s’est brisé les reins…Quand au dernier. On a retrouvé sur son cou ce qui semblent être des traces laissées par des mains, on lui a brisé la nuque. Si vous pensez qu’il y a quelque chose d’étrange dans tout ça, attendez de voir la suite…

 

Monsieur Black rajuste sa veste, un costume Armani qui lui  a coûté très cher ; après il suffit de connaître quelques trucs très simples, arracher le tableau de maître puis récupérer BI-744.

 

Un coffre fort Wertheim LWS 4501 à fermetures mécanique et électronique dont la porte a été arrachée, nous n’avons pas retrouvé de traces d’explosifs ou toute autre matière chimique. Le type qui a fait ça n’y est pas allé avec le dos de la cuiller, quant au contenu…

 

Monsieur Black s’assura que BI-744 était bien protégé dans le container réfrigéré de sa mallette puis il avisa une grosse liasse de billets posée près de quelques dossiers, des livres de compte. Alors qu’il passait la porte du bureau, monsieur Black se dit que Giorgio Armani était vengé.

 

Notre seul témoin la secrétaire de Vladimir Rastkovic, une certaine Amy Lilenbaum est toujours portée disparue à l’heure actuelle ; nous ne savons toujours pas quel est son rôle dans cette affaire si ce n’est que son code d’accès a servi à ouvrir la porte du PC de sécurité après l’heure estimée du crime.

 

Monsieur Black s’arrêta alors que la secrétaire approchait, elle se posta devant lui et lui tendit un disque dur, il fit de même avec la liasse de billets trouvée dans le coffre.

« Un extra. »

Ils procédèrent à l’échange et marchèrent d’un pas tranquille vers l’escalier de secours menant au toit, la secrétaire lâcha quelques mots.

« Votre costume est foutu. »

Monsieur Black soupira puis ajouta.

« Trois mots Mademoiselle Grey: Note de frais. »

L’hélicoptère était pile à l’heure et les emporta loin du centre ville de Vegas.

 

L’aviation civile a enregistrée un vol jusque dans le désert, nous avons retrouvé l’appareil qui s’avère appartenir au défunt Vladimir Rastakovic, le pilote doit être enterré quelque part alentours, nous ne l’avons pas retrouvé lui non plus.

 

La berline s’arrêta en douceur alors que les portes de l’usine de steaks hachés s’ouvraient en silence, puis la Cadillac disparut à l’intérieur du bâtiment. Monsieur Black disposa des sacs de médecin légiste, amenant le pilote et la véritable Amy Lilenbaum jusqu’au hachoir. Mademoiselle Grey alla se changer dans le vestiaire.

 

Tout mène à penser qu’il s’agit d’un règlement de comptes entre mafias, normalement nous devrions nous charger de l’affaire mais le FBI nous envoie quelques uns de ses spécialistes pour prendre les choses en main. Le commanditaire doit être un de leurs clients favoris alors pas de questions superflues.

 

Monsieur Black venait de déposer Mademoiselle Grey à l’aéroport, il rentra à son hôtel quatre étoiles avec un plaisir non feint ; un bon bain, un thé et de la musique classique feraient le plus grand bien à ses nerfs mis à rude épreuve par la perte de son dernier costume Armani. Son contact l’attendait au bar : un grand et bel homme d’une trentaine d’années avec de longs cheveux châtains attachés en queue de cheval. Il faisait semblant de siroter une fine Napoléon en lisant un quotidien étranger ; alors que Monsieur Black approchait l’homme délaissa son journal pour lui offrir un sourire diabolique, Monsieur Black ne craignait pas grand-chose si ce n’est de ses commanditaires. La voix suave était parfaitement modulée dans un anglais sans accent.

« Bonsoir Vincent.

_Bonsoir monsieur Christian.

_Alors comment a été votre soirée avec la très changeante Mademoiselle Grey ?

_Comme prévu monsieur, comme prévu.

_Voilà votre paiement, profitez bien de vos vacances en Ecosse. »

L’homme tapota sur son journal plié avant de quitter le bar de l’hôtel, Vincent Black ne pu se détendre qu’après avoir été sûr que Christian était vraiment parti. Monsieur Black s’empara du journal avant de monter vers sa chambre, ledit canard finit dans une poubelle sur le chemin alors que la flasque en argent qu’il cachait  resta lovée bien au chaud dans la poche du tueur de l’organisation. Ce matin-là en s’endormant Vincent Black songea qu’il ne pourrai plus jamais jouer sur le parcours du Airdrie Golf Club à avec la même sérénité qu’avant. 

Page vue 886 fois, créée le 05.09.2007 22h58 par guinch
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