Galeo Katsu 3ème Entrée
Le récit qui suit a deux intérêts, le premier est moral car il est le moment exact du choix que j'ai fait de rebrousser chemin sur la voie du côté obscur, le second est technique car il détaille un affrontement multiple entre utilisateurs de la force, tous armés de sabre laser.
En préavis, je dois admettre les limitations de ma forme, je pratique un Makashi fluide mais qui ne s'épanouit pas dans les fioritures ; il existe de nombreux sabreurs plus talentueux que votre serviteur.
Maître Macy Mun était un sabreur redoutable, si l'essentiel de ses talents résidait dans sa perspicacité légendaire, elle maniait néanmoins le double-lame avec un Ataru très agressif ; je me suis souvent moqué des acrobaties qu'elle réalisait sur une base régulière, mais loin de moi l'idée de nier son efficacité globale.
"Le style est très respectueux, mais dans la réalité, le mot moquerie me paraît un peu faible pour décrire tout le mépris qu'éprouvait Katsu pour la forme Ataru." M.MunNos adversaires, le souvenir ne m'en est pas vivace, avaient des formes d'une négligence coupable... Faiblesse qui leur a tous coûté la vie ; tous très flamboyants, mais d'une inefficacité notoire ; leur avantage résidait dans le nombre, ils étaient huit.
"Ce sont les mêmes inefficaces notoires qui m'ont tué? Katsu, un peu d'objectivité serait bienvenue." M.Mun"Peu importe le style, seul le résultat compte." I.Z.CabbPour le contexte, mes forces étaient stationnées sur Eshan quand le blocus de la voie Hydienne par les mandaloriens nous a laissés à la merci de forces impériales numériquement supérieures et mieux équipées.
J'avais au cours des dix dernières années acquis une réputation quelque peu sinistre, tant auprès de nos propres hommes, que de nos ennemis.
Un seigneur sith mineur a du voir là l'opportunité de gagner du prestige en m'éliminant, il a donc rassemblé un groupe d'apprentis et d'acolytes pour me donner la chasse.
Sa première erreur réside dans l'absence de surprise, la présence comme le nombre approximatif des siths m'était connue suite à leur incapacité à se retenir de participer au moindre combat.
Lorsque j'ai envisagé la stratégie pour le combat qui m'opposerai aux siths, je n'ai pas pris en compte la présence de maître Mun, une erreur et pas des moindres ; un plan alternatif prenant en compte sa présence aurait peut-être modifié le déroulement des événements.
"Katsu et ses plans ou justifications à postériori d'événements gérés de façon approximative. Une chose que personne ne peut enlever à mon disciple, c'est son incroyable mauvaise foi." M.MunCompte tenu du manque de discipline de la troupe ennemie, je savais que la moindre rumeur de ma présence les attirerait contre toute prudence. Je pouvais donc choisir l'endroit et le moment de la rencontre.
Les caractéristiques du lieu choisi étaient de n'offrir qu'un nombre limité de voies d'accès, et plusieurs positions défensives successives ; le choix du moment était évident, le sith a tendance à déborder de confiance en lui et s'estimer le plus malin du panier de crabes mon-cal, aussi il procèderait à la proverbiale attaque nocturne sensée surprendre l'ennemi au repos.
Une chose à mon propos, si j'admire le caractère aléatoire dans la variété des espèces, j'aime que l'issue de mes entreprises soit quant à elle prévisible ; bref, si jamais je devais m'engager dans un jeu de hasard, je tricherai aussi sûrement que je respire de l'oxygène.
"Exact, on ne joue qu'une fois au Pazaak avec Katsu. Il mettrai même la patience d'un maître jedi à l'épreuve." M.Mun"Tout à fait mon genre d'opposant favori." C.Korr-TchekSi cet affrontement est relaté dans les archives jedi, il est peu probable qu'y soit mentionné la raison principale de ma survie: les explosifs dissimulés préalablement sur le site.
Bien, les faits à présent ; le site est un escarpement rocheux menant à une chute d'eau, un terrain accidenté avec une végétation éparse ; les conditions météo sont bonnes, une nuit légèrement voilée, il fait une température printanière.
Contre toute attente, mes ennemis se présentent en groupe par le bas de l'escarpement au lieu de tenter un encerclement ; il est probable qu'ils comptent sur l'effet psychologique du nombre, celui-ci étant sans surprise, l'effet tombe à plat.
Je marche vers eux pour les rencontrer au premier point de contact, l'absence de peur chez leur proie décontenance les moins expérimentés.
Contact, le leader du groupe se lance dans le sempiternel discours sur la supériorité de la philosophie Sith.
J'interromps le leader au milieu de son discours en appliquant une marque de contact Shiak sur le plus faible des acolytes, respiration contrôlée, indifférence totale, ils ne m'ont pas senti venir ; j'ai le temps de décapiter l'acolyte immédiatement à la droite de ma première victime avant de m'enfuir vers la position numéro deux.
Les siths bondissent sur mes talons, je m'arrête et brise le rythme en leur opposant une défense au niveau du second point de contact.
C'est à ce moment que le plan déraille, maître Mun fait son apparition et se joint à la mêlée ; impossible de déclencher les explosifs prévus à ce stade de l'affrontement.
Un troisième sith mord la poussière sous le coups de maître Mun, le style plus élaboré du maître la désigne comme la cible la plus dangereuse dans l'esprit des siths ; le leader est un de ses apprentis se concentrent sur maître Mun.
Je décide de poursuivre mon plan et me replie rapidement sur la troisième et dernière position défensive.
Deux apprentis et un acolyte sont après moi ; l'explosif antipersonnel les mutile tous gravement et les plonge en état de choc, il me faut peu de temps pour les achever.
Temps néanmoins suffisant au seigneur sith et son acolyte restant pour tuer maître Mun.
"C'est tout? C'est comme ça que tu relates ma mort? Tu aurais pu faire un effort pour embellir un peu la chose!" M.MunJe n'ai pas les détails exacts, le seigneur sith pratique une sorte de Juyo, son acolyte un Soresu plus conservateur ; à ce moment précis le combat peut basculer.
"Il a déjà basculé, je suis morte bougre de taun-taun!" M.Mun Je fais une erreur, je cède encore une fois à l'émotion ; je m'élance sur les assassins de maître Mun dans une sorte de frénésie meurtrière ; ma chance réside dans le fait que mes adversaires ont clairement sous-estimé ma familiarité avec le côté obscur de la Force, ayant entièrement ouvert les vannes, je dispose d'une puissance considérable bien que fugace.
Soresu me ferait perdre du temps, je l'ignore et place une touche sur la partie supérieure de la lame du seigneur sith, il tente de repousser et je me défile ; pas de côté pour placer l'apprenti derrière son maître et n'avoir qu'un opposant ; contact initié par le seigneur sith, enroulement et marque de contact Cho-Mai.
Je repousse le seigneur sith hurlant avec la Force sur son apprenti, lequel en profite pour l'achever en plantant sa lame dans le dos de son maître.
Face à face, l'apprenti tente de gagner du temps en me proposant de mettre fin à notre duel, il n'a rien contre moi.
A mon regard, il devrait comprendre qu'il ne quittera pas l'endroit vivant... Fascinant ce qu'est capable de promettre quelqu'un pour éviter une mort certaine.
J'initie un contact de lame, et repousse monsieur Soresu vers le bas de l'escarpement, et le site de l'explosif numéro un.
Création d'une ouverture, l'opposant tente de se replier plus vite pour s'enfuir ; explosif numéro un.
Le combat est terminé, l'adrénaline retombe ; je vais mettre un peu plus d'une heure à réaliser les conséquences de ce qui vient de se dérouler. Maître Mun est morte, j'ai abandonné mes troupes dans une position désespérée, je me tiens au bord d'un abîme sans fond.
A ce moment, mon envie est de débiter les corps des siths en morceau et aller les distribuer dans les camps impériaux avant de donner la chasse à tous les pauvres hères qui croiseront mon chemin.
Ma responsabilité, elle, est de ramener le corps de maître Mun derrière les lignes de la République et reprendre le contrôle de la situation avant que mes forces ne soient entièrement exterminées ; ensuite viendra la comparution devant le conseil.
Ce n'est pas un choix facile à faire bien qu'il puisse paraître évident vu de l'extérieur ; l'attrait du côté obscur est puissant, et familier.
J'ai tout perdu, mon disciple, mon maître, moi-même... Mais pas Eshan et la septième armée, pas si je peux l'empêcher.
Chaque pas m'a couté, mais je m'en suis retourné là où je devais aller.